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Bubanza : Est -il possible que la valeur Culturelle d’ « Ubuntu » retrouve sa place ?

Des jeunes de la province Bubanza (Nord-ouest du Burundi) reconnaissent qu’actuellement la valeur Culturelle d’Ubuntu (humanité) n’a plus de place au sein de la jeunesse. Ces jeunes justifient ce phénomène par la pauvreté des ménages, la modernité qui gagne du terrain à une allure inquiétante, ainsi que les parents qui ne servent plus de modèles à leurs enfants. Des leaders plaident pour un encadrement de proximité de la part des parents.

Les jeunes de Bubanza signifient que certaines caractéristiques qui doivent guider un jeune qui incarne l’Ubuntu tendent à disparaître de nos jours. Ils en donnent même des exemples : « Tu prêtes de l’argent à ton ami moyennant un délai bien déterminé de remboursement. Ce qui est fort étonnant tu attendras et le remboursement n’aura pas lieu, parce que justementil n’y a plus cette valeur d’Ubuntu qui exige qu’une parole donnée doit normalement être tenue. » Souligne Merthus Vyamungu. Quant à Elizabeth Nahimana, elle montre que des jeunes ainsi que des parents se croisent dans des chambres d’hôtels à faire des actes sexuels, ce qui était inconcevable dans le temps.

Adolphe Ndayishimiye  déplore que la pauvreté des ménages constitue un facteur à la base de cette dégradation des valeur Culturelles du pays. La “modernité” qui s’installe dans les esprits des jeunes constitue également un défi. Renilde Nzoyihaya quant à elle jette le tort aux les parents : « Les parents n’assument pas convenablement leur rôle et ne servent donc plus de modèles à leurs enfants. »

Irankunda Valérie reconnaît quand même qu’il y a encore des jeunes qui incarnent et reflètent encore cette valeur Culturelle, tout en suggérant que quelque chose doit être fait pour inculquer cette valeur au sein des jeunes.

Le conseiller socio-culturels du gouverneur de Bubanza Emmanuel Ngendabanka, trouve lui aussi préoccupant le fait que les jeunes ne sont plus animés de cet esprit d’incarnation de valeurs culturelles et notamment de se comporter comme l’exige la notion d’Ubuntu.

Cette autorité fustige le fait que certains jeunes se cachent derrière la pauvreté pour justifier cette acculturation. “Je pense bien que cet argument de pauvreté n’est pas du tout fondé, du moment que l’on peut même citer des exemples des burundais qui n’avaient de richesses matérielles, mais qui  étaient choisis dans la communauté pour régler les litiges , martèle Emmanuel Ngendabanka.

La vice-présidente de l’association « Dushire hamwe » Donathile Sindabahaga qualifie d’absurde le fait que certains parents n’ont plus de temps de dialoguer avec leurs enfants. Le conseiller socio-culturel ainsi que la vice-présidente proposent aux parents de repenser à l’encadrement culturel de leurs enfants.

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