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Burundi : La signification des instruments traditionnels de musique de plus en plus oubliée

Les instruments de musique traditionnelle constituent un patrimoine culturel important pour le pays. Selon l’artiste burundais Joseph Torobeka joueur chevronné de l’ikembe (instrument de la catégorie des lamellophones) et de la flute, déplore que les jeunes n’en éprouvent pas d’engouement. Il propose donc que l’utilisation et la signification de ces instruments soient écrites pour être enseignées et placé dans un musé pour des générations.

Cet artiste burundais Joseph Torobeka, indique que l’ikembe, appelé aussi lamellophone en anglais, joué actuellement en concerts comme instrument normal,  était joué par des burundais qui effectuaient de longs voyages.

« L’ikembe était en grande partie joué par des burundais qui partaient ou revenaient de l’Ouganda. Parti à la cherche du travail là-bas, ils devaient se munir de cet instrument pour supporter ce long voyage. »

Quant à l’Umwironge où la Flûte en français était en grande partie joué par les bergers qui faisaient paître les vaches ou qui assuraient leur garde dans leurs enclos pendant la soirée.

« En fait, la flûte aussi était jouée pour la plupart par bergers, mais aussi ceux qui veillaient sur les troupeaux la soirée. Ça demande une certaine technique que tout le monde n’a pas. Elle est aussi d’ailleurs surnommée la flûte de la vache. »

Cet artiste Burundais déplore que la jeunesse n’éprouve pas l’engouement à jouer de ces instruments alors pour lui ces derniers constituent un patrimoine culturel du Burundi.

« C’est vraiment un patrimoine culturel pour le pays. Malheureusement les burundais n’aiment pas leurs instruments traditionnels.  Ce qui est fort étonnant, c’est que les étrangers s’y intéressent parce que chez eux ils n’en ont pas. Les jeunes d’aujourd’hui sont attirés par les instruments de la musique moderne . »

Joseph Torobeka justifie d’ailleurs ce manque d’importance à ces instruments :

« A leurs yeux, les instruments de musique traditionnelle n’ont aucune place, pas même question de d’aller ailleurs pour les jouer. La simple raison que ce sont des instruments difficiles à apprendre et qui ne produisent pas de sons très vibrants. »

Cet artiste donc trouve que personne ne devrait accepter que ce patrimoine culturel du Burundi disparaisse. Il appelle tout un chacun à agir.

Joseph Torobeka propose donc au gouvernement l’écriture de la signification de tous ces instruments de musique traditionnelle pour être enseignée aux générations actuelles et à venir.

« Le gouvernement devrait envisager la production d’un document écrit sur ces instruments pour les enseigner à la jeunesse, mais aussi les placer dans un musée national, étant donné qu’ils constituent un patrimoine culturel précieux pour le pays. »

Selon cet artiste d’instruments traditionnels du Burundi qui a d’ailleurs été représenter le pays dans différentes compétitions internationales, l’expérience a montré que ces instruments font la fierté du Burundi, que les laisser disparaître équivaut à la disparition d’une grande partie de la culture Burundaise.

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