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Gishingano : Bras de fer entre l’administration et les habitants

Dix ménages de la colline Gishingano, zone Gitezi de la commune Isare dans la province Bujumbura, sont menacés par des ravins consécutifs à l’effondrement des berges de la rivière Gasenyi depuis le mois de février 2024. Ils réclament d’être délocalisés dans un endroit autre que Rutumo, dans le camp de déplacés de Maramvya, mais l’administration locale ne l’entend pas de cette oreille.

A l’origine, depuis février 2024, la colline Gishingano, à 10 km de la capitale Bujumbura, est fissurée dans sa partie droite de la rivière Gasenyi. Deux maisons sont déjà démolies par le ravinement dû à l’effondrement des berges de cette rivière, huit autres sont fissurées que les occupants vivent aujourd’hui dans la peur. Depuis lors, ces occupants ont été sommés de vider les lieux et d’être délocalisés vers le site de déplacés de Maramvya ou vers la colline Rutumo.

Les deux endroits ont été jugés inappropriés par les sinistrés. « Pas question d’y aller », disent-ils. Ils expliquent que la vie est rude là-bas, craignant le risque de ne pas être assistés en vivre une fois sur place. Le mardi 28 mai 2024, les sinistrés de ces dix maisons ont été assistés en toiture, soit vingt tôles et quatre tentes.

L’administration communale quant à elle considère que les sinistrés se sont trouvés d’autres endroits où aller suite à ce refus, ce que la population nie catégoriquement, et sont d’accord pour être délocalisée, mais tout près de chez eux. Aujourd’hui certains sont logés chez des voisins, d’autres restent dans leurs maisons fissurées.

Entre temps les travaux de soutènement des berges de Gasenyi continuent. N’eût été le retard enregistré, ces travaux qui avaient débuté au mois de juin 2023, auraient été achevés au mois de mars 2024 selon le chef du chantier de l’Office Burundais de l’Habitat. Ce dernier projette la clôture des travaux avec le mois juin 2024, malgré la pénurie actuelle du carburant, difficultés d’approvisionnement en matériaux de construction, sans oublier les effets du changement climatique qui aggravent la situation.

Par ailleurs, cet endroit a été placé dans le périmètre de la présidence “Ntare house”. Aujourd’hui que le décompte pour indemnisation est terminé, ces sinistrés plaident pour que l’opération d’indemnisation soit rapide, afin de se trouver eux même où aller.

S’il n’y a pas encore eu de victimes en vies humaines, les fissures constituent une menace bien réelle. Seulement aujourd’hui, les pertes en champs de cultures et de maisons d’habitation sont pourtant colossales. Les glissements de Gishingano rappellent la tragédie de 2014, où 77 personnes sont mortes ensevelies dans les décombres de la colline Gatunguru, non loin de là.

Par Jotham Iratuzi

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