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Le droit à l’indépendance de la magistrature s’arrache, dixit le président du sénat

Certains responsables des confessions religieuses plaident en faveur de l’indépendance du système judiciaire burundais ainsi que de l’application de l’article exigeant le dédommagement de la partie gagnante dans différents procès. Cette préoccupation a été exprimée lors d’une rencontre entre le président du Sénat et ces dirigeants, ce mardi 12 mars 2024. Le président du Sénat a exhorté les juges à travailler pour obtenir cette indépendance, en particulier en appliquant la loi.

Au cours de cette réunion entre le président du Sénat burundais et les représentants des confessions religieuses, certains d’entre eux ont déploré le comportement de certaines parties en conflit, qui continuent de faire appel sans raison valable. Les mêmes représentants religieux ont également demandé que l’article exigeant le dédommagement des frais engagés pendant les procédures judiciaires soit appliquées.
« Une fois que tu amènes les témoins, que tu les as pris en charge en ce qui concerne les tickets et autres besoins, normalement la loi est claire. La partie perdante doit rembourser tous les moyens utilisés », souligne l’un des dirigeants.
D’autres représentants des confessions religieuses estiment qu’il faut accorder l’indépendance à la magistrature.
« Pour que la magistrature marche dans le droit chemin, il faut lui accorder son indépendance. Elle ne doit pas travailler sous une quelconque influence. Certains juges pourraient recevoir des appels de certains cadres ou hauts gradés, leur intimant l’ordre d’orienter le procès vers telle ou telle direction », expliquent-ils.
Le président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera, quant à lui, estime que c’est l’appareil judiciaire qui doit lutter pour obtenir cette indépendance.
« Je profite de cette occasion pour demander à tous les juges d’être les garants de leur métier. C’est à vous-mêmes de lutter pour cette indépendance. Si on vous guide sur la manière de rendre un jugement, appuyez-vous sur la loi. Un président du tribunal peut influencer un juge, mais le juge a le droit de refuser et d’interpréter la loi. Il faut donc avoir ce courage », exige-t-il.
Il convient de noter qu’au cours de cette rencontre, certains religieux ont demandé que certains juges effectuent un stage d’au moins un mois dans des prisons avant d’être embauchés, afin de voir les conditions dans lesquelles les personnes qu’ils envoient dans ces lieux de détention vivent.

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