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Redynamiser la filière café pour relever sa productivité

Les caféiculteurs de Giheta dans la province de Gitega demandent une restructuration de la filière café au moment où la rentabilité de cette culture industrielle ne correspond plus aux efforts déployés tant en sa culture qu’en son entretien. Ces caféiculteurs disent ne pas comprendre pourquoi le prix au kilo n’évolue pas pendant longtemps alors que le cours du café sur le marché international augmente et qu’il est vendu en devise.

Ces caféiculteurs de la commune Giheta se réjouissent que l’argent issu de la vente du café cerise les aide à subvenir à leurs besoins. « Lors de la récolte, nous pouvons acheter les cahiers des enfants, acheter des habits, se nourrir correctement, ou encore construire une maison. L’’argent sert au développement du caféiculteur » affirme Hippolyte Maza. « Nous n’avons pas de récoltes chaque année, lorsque c’est le cas, nous pouvons alors acheter des habits, et même du bétail » relate également Elisabeth Cirore. « On en tire du bénéfice. Lorsque tu es malade, tu peux contracter un crédit chez quelqu’un et lui promettre de rembourser à la récolte, évitant ainsi de donner une quelconque garantie, ou encore de vendre du bétail pour les soins de santé » renchérit Octave Singirankabo.

Cependant, ces producteurs de café affirment que le processus de la culture du café exige beaucoup de dépenses. « Il faut attendre une année pour récolter. L’entretien et la cueillette nécessite beaucoup de moyens », dit Hippolyte Maza le caféiculteur. « L’entretien du café est difficile, tout comme son sarclage, sa récolte ou encore sa vente. Même la cueillette nécessite des ouvriers qu’il faut rémunérer », raconte Cirore.

Ils trouvent que le prix au kilo de café cerise devrait être augmenté pour qu’ils puissent dégager un bénéfice. « Le café n’est pas valorisé, le prix devrait être augmenté compte tenu de la valeur actuelle de la monnaie locale. L’état devrait vraiment augmenter le prix d’achat du café pour éviter les lamentations des caféiculteurs » plaide Richard Uwimana.

Le café burundais, une qualité reconnue

Dans une réunion avec les intervenants dans le secteur du café au début du mois de mai dans la province Ngozi, le chef de l’état est revenu sur les lamentations des caféiculteurs. Le numéro un burundais Evariste Ndayishimiye déplore le comportement des opérateurs dans ce secteur notamment les sociétés chargées de la collecte et la vente du café. Il trouve que ces sociétés découragent les caféiculteurs avec le prix du café cerise qu’il juge dérisoire. « Les sociétés de collecte et vente de café veulent un énorme profit au détriment du caféiculteur. Ils ne font que décourager les caféiculteurs. Il m’a été signalé que notre thé et notre café ont une valeur énorme qu’ils sont mélangés avec ceux d’autres pays pour augmenter leur qualité. Nous savons que la levure a toujours un prix élevé, comment se fait-il que la nôtre soit moins chère ?» renchérit Evariste Ndayishimiye.

Un fait encourageant, de jeunes caféiculteurs appellent d’autres jeunes gens à s’atteler à la culture du café. « Si j’avais les moyens, je demanderais à d’autres jeunes de créer une coopérative des jeunes. Ainsi nous achèterions un champ et planterions du café dont les bénéfices reviendraient à chacun des membres » lance Gaël Dukeze.

Il faut en moyenne 3 ans pour qu’un caféier donne ses premières cerises. Son seuil maximal de production est atteint vers l’âge de 8 ans, selon des experts. A partir d’une quinzaine d’années, sa production commence à décliner.

Par Clairia Kankundiye

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