Conscient de l’importance du discours, le spécialiste en sémantique interprétative Pierre Claver Mukarabe déplore de nos jours, que certaines gens ne respectent pas les différentes étapes que doit suivre un bon discours. Il s’insurge aussi en faux contre le mensonge et le mélange des langues qui s’observent actuellement.
Pierre Claver Mukarabe spécialisé dans les sciences du langage et de la communication, en soulignant par deux traits que tout discours doit être situé dans un contexte ou circonstances particulière, commence d’abord par expliquer ce que c’est un bon discours ou une parole prononcée : « La parole(discours) commence par une salutation pour attirer l’attention de l’auditoire, ensuite l’orateur puise dans les relations qu’il a avec celui auquel la parole est adressée, ensuite précise le contenu qu’il veut libérer. Il assoie ensuite la parole importante qui vient d’être livrée, il en fait le résumé et termine par une salutation ».
Cet enseignant trouve néanmoins que de nos jours, certaines gens éprouvent des difficultés quand il est question de la salutation. « Il y a un poids politique qui pèse sur la population et qui lui impose la façon de saluer à laquelle elle se soumet. Il y a en une autre partie de la population qui se forge leur façon de saluer surtout si elle ne partage pas le même parti politique, mais c’est une façon de fuir ».
Mukarabe trouve donc que pour lever toute confusion liée à la salutation, les spécialistes devraient s’assoir ensemble pour trouver une salutation consensuelle, harmonisée et neutre.
Le mensonge dans les discours prononcés
Le spécialiste dans la sémantique interprétative Pierre Claver Mukarabe, nous a montré les 6 étapes selon lesquelles une parole bien faite doit respecter.
Ce professeur d’université rappelle donc qu’un discours doit tenir compte des circonstances. Ici il en donne même un exemple : « Il y a le contenu, mais il y a la façon de le libérer pour toucher le corps et l’esprit et de l’interlocuteur. Une parole bien prononcée, proférée dans des conditions particulières, doit nécessairement produire des effets sur l’interlocuteur ».
Monsieur Mukarabe déplore donc que de nos jours certaines gens s’arrogent le droit de mentir en public. C’est à l’occasion des fêtes de mariages que les cas de mensonges en public s’observaient. Dans le temps, ces fêtes se faisaient de façon circonstanciée, mais également différée. Aujourd’hui, pour des raisons de facilité, les cérémonies de remise de dot et de mariage se font le même jour, et les gens malhonnêtes ne peuvent s’empêcher de faire de vaines promesses en public ».
Ce spécialiste trouve cette pratique va en déphasage avec la culture Burundaise d’autant plus qu’il y a d’autre moyens d’habiller un discours sans toutefois mentir : « Si vous mentez, vous mentez devant les adultes, et malheureusement devant les jeunes. C’est un péché contre l’éducation. Il y a moyen de structurer le discours, le mettre en circonstances et les gens rentrent satisfaits ».
Le mélange des langues dénature le bon discours
Monsieur Mukarabe se dit choqué par le mélange des langues dans les discours.
il rappelle ici que la langue rundi n’est pas du tout une langue pauvre qui nécessite des emprunts : « Les gens mélangent tellement de langues que l’on peut trouver deux ou trois langues dans un même discours : le kirundi, le français et le kiswahili ».
Il encourage donc les jeunes à bien imiter les parents qui sont encore attachés à la culture et ou mœurs du pays : « Si nous les adultes n’essayons pas d’utiliser les mots corrects, bien mis en contexte avec des phrases biens formulées, nous risquons d’être de mauvais exemples pour nos enfants ».
Le spécialiste de la sémantique interprétative Pierre Claver Mukarabe plaide donc pour une redynamisation de l’académie Rundi, et exhorte les parents à servir chaque fois d’exemples aux nouvelles générations car selon lui, l’on ne récolte que ce que l’on a semé.